Nos parents nous donnent à manger : nous saurons nous nourrir.
Ils nous habillent : nous saurons nous habiller.
Ils nous apprennent à chanter, à cuisiner, à écrire : nous saurons chanter, cuisiner, écrire, et peut-être aussi apprendre aux autres à le faire.
Ils nous donnent de l’amour : nous saurons nous en donner.
Mais certains parents ont-ils le temps de donner de l’amour ? Je reçois beaucoup d’adolescents et d’adultes dont les parents étaient préoccupés par divers aspects de la vie. Gagner de l’argent, travailler, s’engager dans des activités avec d’autres adultes ou solitaires, soigner son apparence, passer son temps à consommer… ou bien des parents qui, n’ayant pas eux-mêmes reçu ni beaucoup d’habiletés, ni beaucoup d’attention, et qui n’ont pas réussi à en acquérir, ont regardé passer la vie en laissant passer les enfants.
Deux choses impactent notre vie d’enfant : le modèle du comportement des parents que nous avons sous les yeux, et les conséquences de ce comportement sur nous.
Ainsi, des parents pas attentifs ou faussement présents donnent ce modèle que l’on ne mérite pas de s’occuper de soi, que notre existence n’a pas de valeur, pas de sens. Que le sens de la vie est d’être à l’extérieur de soi, de s’occuper d’ailleurs.
Et la conséquence de cet abandon pendant l’enfance est une angoisse démesurée : l’abandon est une menace de mort pour les enfants, dont la survie dépend de la présence des parents. L’abandon psychique est une menace de mort psychique. Les enfants déploient alors toutes sortes de stratégies pour s’anesthésier, pour essayer de ne pas sentir cet abandon. Toutes les addictions peuvent naître, les tics et les tocs, l’anxiété rampante ou explosive.
Présence et disponibilité : arrêtons de repousser au lendemain
La présence et la disponibilité, qui permettent l’écoute des enfants, le dialogue, la créativité avec eux, sont précieuses. Certains parents sont tiraillés entre la nécessité de travailler et l’envie de passer du temps en famille. Mais pour certaines personnes, le choix n’est pas conscient, et la fuite ou l’absence sont les réponses privilégiées.
Dommage ! Encore une fois : quel est le sens de la vie ?
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