Certaines personnes parlent d’ « affronter leurs démons », comme si nous avions, intrinsèquement, le « mal » en nous – qui s’opposerait à notre « bon » côté.
Je n’aime pas cette image, qui donne l’idée que nous avons forcément une partie « mauvaise » en nous.
Je suis convaincue que, comme tous les êtres vivants, nous cherchons tout entiers à être en paix, à être juste, dans la vérité, dans de bons liens partagés.
Nous cherchons totalement à être heureux : avec les autres, mais aussi pour nous-mêmes, individuellement.
Apprendre à construire ce bonheur commun et individuel, c’est l’apprentissage de toute une vie. Et dès la naissance, nous cherchons à y parvenir.
Or, l’espèce humaine peine encore (c’est peu dire !) à trouver des rapports de respect entre les êtres qui la composent – sans parler de ses rapports avec son environnement ! Et les rapports de pouvoir prennent beaucoup de place.
Un démon ? Un ange blessé, tordu par l’impuissance
Ces rapports de force aboutissent souvent à des agressions, qui produisent des blessures, physiques et psychologiques. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui en souffrent le plus, parmi lesquelles les femmes, les enfants, mais aussi les hommes, qui hélas sont souvent encore « dressés » à ne pas respecter leur propre sensibilité.
Et pour moi, ce que l’on appelle les « démons », ce sont des parties de nous qui ont été blessées et que nous n’avons pas encore réussi à guérir. Ces blessures psychologiques provoquent en nous du stress qui nous amènent à réagir pour retrouver notre intégrité… ou à perdre notre énergie, figée par une peur immense.
Si nous ne trouvons pas le bon canal pour utiliser l’énergie mobilisée, cela se transforme en actes nocifs, pour nous ou notre entourage. Lorsque par exemple nous sommes paralysés par des peurs inconscientes anciennes, nous nous rendons compte de notre immobilisme et nous essayons de lutter contre ce ralentissement, cette absence de réaction de notre part, au prix d’efforts énormes. Autre exemple : quand, en tant qu’adultes, nous sommes terrifiés par des comportements que nous associons à d’anciennes agressions qu’en tant qu’enfants nous ne pouvions pas repousser, nous donnons parfois, à ces situations, beaucoup plus d’importance qu’elles n’en ont, et nous déployons une agressivité démesurée, dont une partie de nous se rend parfois compte qu’elle est disproportionnée.
Conscients de cela, beaucoup d’entre nous « se battent » à l’intérieur d’eux-mêmes pour ne pas en arriver là.
Nous ne sommes pas intrinsèquement paresseux, paranoïaques, etc.
Mais il y a toujours une cause au départ. Nous ne sommes pas intrinsèquement agressifs, jaloux, colériques, paresseux, apathiques, manipulateurs, paranoïaques, etc.
Prenons l’exemple de la jalousie : si nous sommes jaloux, c’est que nous souffrons de ne pas « avoir » assez. ou de ne pas avoir reçu assez dans le passé. Il est important d’observer précisément ce qui provoque notre jalousie, d’accueillir ce sentiment, mais aussi de réfléchir à comment ne pas rester là-dedans.
On peut par exemple ne pas avoir reçu assez d’affection, ou de reconnaissance, de respect, de tendresse, d’amitié, de nourriture intellectuelle, de contact physique, etc.
La jalousie, comme tout sentiment désagréable, peut nous indiquer ce qui nous manque ou bien nous a manqué, et donc être utile.
Pour l’exemple de la paresse, elle peut avoir beaucoup d’origines différentes. Une personne peut souffrir de manque de sens dans sa vie – souvent créé par l’abandon d’un parent ; ou bien avoir été bridée dans ses élans d’action passés, et en garder le frein ; elle peut aussi être bloquée par des peurs, présentes ou passés… ou bien sous-estimer l’énergie qu’elle dépense par ailleurs, et se sentir ainsi « paresseuse » alors qu’elle n’est qu’en besoin de repos.
Bref, un même état n’étant pas forcément motivé par les mêmes causes, il peut y avoir beaucoup de raisons à cela. Il est important de les identifier, et de voir ce qui bloque pour sortir de ce sentiment de paresse.
Notre pulsion de vie nous fait réagir de cette manière
Mais derrière toutes ces émotions et ces sentiments désagréables, toujours, nous devons, je crois, reconnaître la pulsion de vie et de respect de nous-même et nous en préoccuper.
Nos soit-disant « démons » sont des blessures non guéries. Nous devons nous réconcilier avec les parties de nous-mêmes qui nous font souffrir pour les transformer. Et retrouver une unité, non pas monolithique, rigide, mais nuancée et informée de ce qui s’est passé.
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